Le dispositif MaPrimeRénov connaît une dynamique importante en ce début d’année 2021. Le ministère de la Transition écologique, contacté par Batiactu, nous précise de quelle manière il est envisagé d’augmenter les crédits attribués au financement des travaux de rénovation énergétique.

Il y a quelques jours, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire assurait que l’ensemble des crédits prévus pour MaPrimeRénov (MPR) en 2021 (1,7 milliard d’euros), seraient probablement épuisés avant la fin de l’année. Le chiffre de 780.000 primes distribuées cette année, alors que l’objectif initial est de 500.000, a même été évoqué dans la presse. Contacté par Batiactu, le ministère de la Transition écologique reste toutefois prudent, se gardant de faire de telles projections à ce stade. « Cette estimation [de 780.000 dossiers] est plutôt une extrapolation si nous maintenons le rythme de 15.000 dossiers par semaine tout au long de l’année », nous explique-t-on.

MaPrimeRénov est consommée, à 55%, par les ménages modestes

L’État envisage-t-il, si les crédits étaient épuisés avant la fin 2021, de remettre la main à la poche ? Pour rappel, un milliard d’euros, au moins, de crédits sont prévus pour MPR en 2022. « Il sera possible d’abonder ce montant avec des fonds de France relance qui n’auraient pas été utilisés sur d’autres projets le cas échéant », détaille le ministère. « Cela devra faire l’objet de discussions dans le cadre plus général du plan de relance. Le bilan fin 2021 permettra de préciser le besoin. » Le gouvernement a, ces derniers mois, assuré à de nombreuses reprises qu’il flécherait les crédits du plan en priorité vers les projets les plus concrètement engagés, ce qui semble être le cas de MPR.

Quoi qu’il en soit, l’accélération du dispositif en 2021 s’explique probablement en partie par le retour des ménages aisés dans le dispositif fin 2020 – rappelons que cette ouverture de MPR à l’ensemble des Français n’est pas liée au plan France relance, puisqu’il avait été annoncé par l’ex-ministre du Logement Julien Denormandie dès janvier 2020. La prime reste pourtant consommée en majorité (55%) par des ménages modestes et très modestes (respectivement 34% et 21%). Les nouveaux ménages éligibles représentent le reste, à savoir 45%, révèle le ministère (5% les ménages très aisés, 40% les aisés). « Représentant presque la moitié des dossiers, il est indéniable que les nouveaux bénéficiaires tirent la demande vers le haut », reconnaît l’administration. Avant de rappeler que, sur la base d’une étude réalisée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), « 70% des demandeurs n’auraient pas fait les travaux sans les aides : elles ont un effet démultiplicateurs ». « La rénovation énergétique décolle. »

Les pouvoirs publics commencent par ailleurs à disposer d’un certain recul sur les types de travaux privilégiés par les ménages bénéficiant de MPR. « De façon générale, le changement du système de chauffage concerne 64% des dossiers, et les travaux d’isolation 33% », précise le ministère. « Plus précisément, l’installation d’une pompe à chaleur et l’installation d’un poêle à granulé sont les gestes les plus demandés, suivi du remplacement des huisseries (fenêtres, porte-fenêtres) et de l’isolation des murs par l’extérieur. »