RÉNOVATION. La ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, a annoncé l’extension du dispositif à tous les propriétaires, sans condition de revenus, ainsi qu’aux bailleurs dès l’an prochain.
C’est une annonce qui satisfait les professionnels du bâtiment. Au premier rang desquels la FFB qui a salué « une très bonne nouvelle pour la rénovation énergétique en plus d’être une demande » de la fédération. Dans une interview au Figaro, la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, a en effet assuré que le dispositif MaPrimeRénov sera élargie à partir de 2021.
Installée progressivement début 2020 pour remplacer le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), cette aide ne concerne pas pour le moment les foyers les plus aisés, ni les propriétaires bailleurs. Au grand dam des organisations de lutte contre le réchauffement climatique qui craignent que les projets de rénovation s’en trouvent freinés, et des fédérations professionnelles du bâtiment.
« Tous les Français seront éligibles »
Les sénateurs avaient souhaité étendre le CITE dans le troisième projet de loi de finances rectificative pour 2020, voté définitivement le 23 juillet. Une proposition qui n’avait finalement pas aboutie. Mais promis, à partir de 2021, « tous les Français seront éligibles » à MaPrimeRénov a ainsi déclaré Emmanuelle Wargon dans le Figaro. L’aide sera aussi utilisable pour les travaux en copropriété et ouverte aux propriétaires bailleurs.
Si le montant exact dédié à ce dispositif « n’est pas encore défini », son budget sera sensiblement accru. Actuellement, l’enveloppe cumulée consacrée à MaPrimeRénov et au CITE prévue est de 800 millions d’euros. Il devrait dépasser le milliard d’euros en 2021 selon la ministre.
Complexité du dispositif
A ce stade, MaPrimeRénov a attiré environ 70.000 ménages depuis le début de l’année d’après l’Anah, un rythme très inférieur aux 200.000 attendus par le gouvernement sur 2020, notamment du fait de la crise sanitaire, selon un bilan dressé en juin par l’agence chargée de la distribuer. Pour expliquer cette déception, un rapport de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a aussi pointé « la grande complexité du dispositif », aux montants variables.
Le bâtiment est le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France. Le pays compte plus de 7 millions de logements « passoires » (étiquetés F ou G), une situation qui peine à s’améliorer. Mais le gouvernement souhaite accélérer la résolution de ce problème. Notamment grâce au plan de relance qui doit être présenté le 24 août en conseil des ministres.
Un tiers des émissions de CO2
Dans une interview au JDD, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire assure que la rénovation énergétique sera ainsi l’un des trois secteurs prioritaires. « La mauvaise isolation des bâtiment est responsable de près d’un tiers des émissions de CO2 et de 40% de la consommation d’électricité », constate-t-il.
Les transports, autre axe prioritaire
Outre la rénovation énergétique, les transports feront l’objet d’une attention particulière dans le futur plan de relance, dont un tiers sera consacré à la transition écologique. C’est ce que confirme le ministre de l’Economie Bruno Le Maire au JDD, ce 26 juillet, insistant sur le fait que « le plan de relance sera un plan vert ».
« Nous allons investir tant en métropole que dans les outre-mer, explique-t-il. Nous voulons permettre à la SNCF de développer ses petites lignes, faire le pari du fret ferroviaire, développer massivement, avec les collectivités locales, le réseau de pistes cyclables. »
Cet accent mis sur la transition écologique doit par ailleurs permettre de créer des emplois, pour être « acceptée par tous les Français ». « Sur le long terme, ça se chiffre en centaines de milliers partout dans nos territoires. Le défi est essentiel, estime le ministre. (…) Ces investissements ne doivent pas conduire à un afflux massif de travailleurs détachés. Transition écologique et emploi doivent avancer de conserve ».
Pour changer d’échelle, les experts prônent notamment de passer à des rénovations globales, plutôt qu’à des rénovations par étapes ou par gestes. La Convention citoyenne pour le climat a pour sa part recommandé de rendre ces travaux obligatoires, par exemple lors de changement de propriétaires. Un conseil de défense écologique, présidé par le chef de l’Etat Emmanuel Macron, se déroule ce 27 juillet, afin d’établir les premières mesures issues de la CCC qui seraient transposables par voie réglementaire.
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